mardi 22 décembre 2009

Décroissance et lutte passive

Je viens seulement de m'apercevoir de la chance saisissante que nous avons, nous objecteurs de croissances, dans notre combat contre la consumérisme. Pour lutter pour les dérives du capitalisme, il nous suffit de ne *pas* réaliser certaines actions que les armées de marketeurs voire la société dans son ensemble tentent de nous convaincre de faire, par intérêt ou par panurgisme.

En ne faisant pas, nous faisons : c'est une lutte par défaut. Et non seulement nous faisons ainsi de la *résistance* passive (comme de nombreux français sous l'occupation par exemple) mais même de la *lutte* passive.

Pour toute autre lutte de libération, la vie même des protagonistes est en général engagée (la révolte des esclaves menée par Spartacus dans l'empire romain en est un exemple extrème).

Rien de tout cela pour nous, objecteurs de croissance. Il nous suffit de nous armer de volonté pour ignorer les sirènes consuméristes pour effectivement lutter (et non seulement résister). En effet, notre action a un effet direct et comptabilisable : le chiffre d'affaire. Nous réorientons nos revenus vers des commerçants ou producteurs locaux, nous limitons notre consommation de viande etc.. et en régime capitalisme, acheter, c'est voter. A chaque achat, nous orientons notre futur et celui de nos enfants.

Bref, en allant nous promener au lieu de pousser des caddies le samedi sous les néons, nous luttons activement pour notre cause (même si bien entendu, le prosélytisme est également nécessaire pour promouvoir la décroissance) : quelle cause confortable ! les communards de 1870 ne me contrediraient pas je pense.

Mise à jour : à la suite d'une conversation avec un ami, je vous fait part de l'une de ses remarques pertinentes : attention à l'aspect 'transitif" de la monaie. Le report d'achats sur l'economie durable (produits locaux par exemple) n'a un caractère de lutte que si cet argent ne circule qu'au sein de l'économie durable et solidaire et ne sort pas alimenter le système de l'argent fou (par exemple si un vendeur du marché fait-lui même ses courses dans une grande surface). Il y a donc des fuites dans cette lutte qui en limite la portée, je le concède. De même, attention à l'épargne provenant du non-achat et qui peut financer l'industrie de l'armement, des autoroutes ou du nucléaire par exemple : il faut choisir des placements (réellement) responsables.

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